Pourquoi ont-ils tant de mal à apprendre?

Ce premier thème présente, d’une part, les principales caractéristiques associées aux incapacités intellectuelles et, d’autre part, des éléments de l’environnement qui deviennent des facteurs d’obstacle et qui peuvent nuire à l’apprentissage. En complément, des activités de simulation illustrent les conséquences possibles de tels facteurs d’obstacle dans la vie d’un élève aux prises avec des incapacités intellectuelles.

Déficience ou incapacités?

La distinction entre le concept déficience, réservé aux atteintes organiques, et le concept incapacité, associé à la réalisation d’activités, a incité plusieurs organismes à adopter la désignation incapacités intellectuelles pour parler de la réduction de l’aptitude à réaliser des activités de nature cognitive. Malgré ces distinctions largement acceptées, la désignation déficience intellectuelle subsiste au Québec, tant dans les milieux scolaires, communautaires et universitaires qu’au ministère de l’Éducation. Ce choix n’est pas sans conséquence.

 

Enjeu critique de recherche et de pratique

Un domaine ne peut pas évoluer s’il n’arrive pas à se définir correctement. L’étude des déficiences organiques, qu’elles soient génétiques ou neurologiques, ne relève pas du domaine de l’éducation. Par contre, celui-ci a tout intérêt à revendiquer comme objet de recherche et de pratique la réduction des incapacités intellectuelles dans la réalisation d’activités cognitives telles que lire, compter, etc.

Pour en savoir plus : Augmenter les capacités par l’éducation

Des caractéristiques qui prédisposent à l’échec…

La recherche en psychologie a mis en évidence des caractéristiques que tout enseignant ou parent a intérêt à connaître pour comprendre les difficultés d’apprentissage d’un élève qui a des incapacités intellectuelles.

 

Enjeu éducationnel

Malgré ces caractéristiques défavorables, l’élève qui a des incapacités intellectuelles peut apprendre, mais pas dans n’importe quelles conditions.

Pour en savoir plus : Caractéristiques cognitives et Gare aux charlatans!

Dionne, C., Langevin, J., Paour, J.-L. et Rocque, S. (1999). Le retard du développement intellectuel. Dans E. Habimana, L. S. Éthier, D. Petot et M. Tousignant (dir.), Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. Approche intégrative (p. 317-347). Montréal, Canada : Gaëtan Morin.

En interaction avec des facteurs d’obstacle à l’apprentissage

Depuis 1992, des chercheurs du Groupe DÉFI Accessibilité étudient les situations où les élèves qui ont des incapacités intellectuelles sont en situation d’échec afin de déterminer la nature des éléments de l’environnement qui les empêcheraient d’apprendre. À ce jour, ils ont réussi à identifier un facteur général et cinq facteurs spécifiques d’obstacle à la réalisation d’activités cognitives. La facilité à apprendre de ces élèves quand ces obstacles sont réduits confirme leur nuisance.

 

Enjeu éducationnel critique

L’identification de facteurs d’obstacle dans l’environnement d’apprentissage des élèves qui ont des incapacités intellectuelles change radicalement la problématique de leur éducation. Au lieu de nous acharner en vain à leur enseigner à réaliser des tâches qui sont incompatibles avec leurs caractéristiques, nous pouvons nous demander comment éliminer, réduire ou contourner ces facteurs d’obstacle qui les empêchent d’apprendre. Leur éducation devient ainsi une question d’accessibilité à la réalisation d’activités cognitives.

Pour en savoir plus :  Identification et réduction de facteurs d’obstacle à l’apprentissage et Exemples d’obstacles